Chili -le Nord

Janvier

Pour visiter le Chili et en profiter pleinement, on a choisi l’option camping-car. L’idée était de changer de rythme de voyage, de laisser les bus et les hostals, d’éviter ce ville-à-ville pour découvrir les étendues naturelles chiliennes pour lesquelles le pays est reconnu. Au Chili, le coût de la vie est plus élevé ( comme en Europe ) et de ce fait « Le VAN » allait nous servir de lit, cuisine, abri et transport. C’est un pays allongé de 4500km et 200km de large en moyenne, le Pérou et la Bolivie au nord comme voisins et tout le reste, le Chili est accolé à l’Argentine.

On commence notre périple à Arica la ville la plus au nord du pays, que l’on rejoint depuis Arequipa ( +2h de décalage horaire en 8h de bus ). Cette petite ville et station balnéaire est fort sympathique. Un gros rocher comme emblème gardant les séquelles d’une guerre avec le Pérou ( el Morro de Arica ), une rue commerçante piétonne et un port pour manger un bon ceviche tout en admirant pélicans et éléphants de mer en symbiose avec les pêcheurs et les restes de leurs prises matinales. Adrien souffle sa 32e bougie avec en cadeau un petit massage offert par sa Fanny.

On récupère « le VAN » 2 jours plus tard dans une auberge à surfeurs affiliée à l’entreprise de location. On signe, on paie et c’est parti ! On tient d’abord fébrilement le volant et on essaie de s’orienter vers le magasin de ravitaillement le plus proche. Vivres, eau, oreillers et essence ainsi que guides et cartes et nous voilà sur la fameuse route numéro 5, celle qui depuis le nord rejoint sur 3300km le sud et les portes de la Patagonie. Première nuit sous les étoiles et les sculptures « Presencias Tutelares ».

Les routes du nord chilien tracent des lignes dans le désert inhabité. Parfois il n’y a rien à perte de vue durant des centaines de kms! Seule la couleur du sable change. Soudain, quelques arbres au loin dessinent un village ou une ville, on peut avoir jusqu’à 40km de visibilité avant d’atteindre un but. Le soleil tape fort la journée et les nuits sont fraîches. La chaleur forme comme des mirages d’eau sur la route et on a l’impression de s’envoler emportés par les rafales de vent. Tout au long des routes, on observe avec effroi les nombreux oratoires en mémoire des accidentés. Certaines portions en comprennent plus que d’autres et il n’est pas rare de voir la carcasse rouillée des voitures en témoin. Une éducation routière bien frappante !

Petit tour dans les Andes en direction de la Bolivie. Des paysages arides et vallonnés, des volcans pointus ou enneigés et des hauts plateaux recouverts de touffes jaunies (« Ichu » en quechua) typiques des Andes où les lamas et les graciles vigognes broutent librement. Découverte d’eaux thermales en guise de bain pour se laver un peu dans une vallée à cactus. Mais à près de 4000m les nuits sont froides! Les petits villages aux maisons de pierres et aux petites églises sont ravissants, mais il est rare d’y croiser une âme. Ils paraissent abandonnés, mais des pancartes annonçant la prochaine fête du village trahisse cette semblante quiétude.

La côte du nord c’est toujours le désert, entre rochers et dunes de sable. Quelques fois on se croirait sur la lune. On y descend pour passer le Nouvel An au bord de la mer. Des groupes de locaux s’y réunissent aussi, construisant des campements élaborés. Les Chiliens ont la culture du BBQ et on pouvait voir les réserves de bois de chacun pour la « fogata » de l’année. Du coup en cherchant un peu, des villageois nous ont offert du bois pour que nous aussi, nous allumions un feu pour la fête.

Le désert chilien le plus connu du pays c’est « San Pedro de Atacama ». Un immense salar au centre parsemé de sel blanc et de lagunes miroirs où les volcans viennent fièrement se refléter. Quelques flamants roses y vivent et marchent avec élégance sur l’eau. Le village principal de la région avec ses constructions en adobe attire pas mal de tourisme. La « Valle de la Luna » offre des paysages rocailleux et sableux surprenant. On a aussi vécu notre première expérience d’enlisement avec le van dans le sable ! Un vent de panique a soufflé mais très vite nous avons trouvé un 4×4 pour nous sortir de là.

A nouveau sur la côte, on traverse le surprenant parc national « Pan de Azucar » et profitons d’y rester quelques jours et de faire une jolie rando. Une biodiversité particulière dans cette région avec quelques variétés de cactus et plantes natives. Habitué, un renard des sables vient chercher les restes de notre pique-nique. On fait la rencontre d’un couple de Français avec un van comme le notre, on passe une sympathique soirée ensemble.

Plus bas, grâce aux sables blancs et eaux turquoises, les plages de « Bahia Inglesa » et « Playa Virgen » attirent du monde, un peu trop. Et même à cette époque de l’année, les courants amènent une eau bien froide. Mais c’est beau !

On a continué vers la réserve des « Pingouins de Humboldt » et on s’est offert un petit tour en lancha touristique pour approcher cette faune sauvage. Otaries, éléphants de mer, pingouins et pas mal d’oiseaux. C’était un peu rapide et il y avait du monde, mais sympa de voir tous ces animaux introuvables sous nos latitudes.

Puis direction « El Valle del Elqui ». Ici les vallées irriguées par des rivières venant des montagnes alimentent cette région maraîchère. Quel bonheur de retrouver enfin du vert après tant de désert ! On y trouve une quantité de fruits, légumes de saison, fromage et même de vignes. La culture du vin et du célèbre Pisco chilien commence ici ! ( en duel avec Le Pérou, on ne va pas juger ;)). Réputé pour son ciel pur, El Valle abrite plusieurs observatoires. On a pu avoir un bref aperçu de la lune, Mars et quelques constellations aux couleurs galactiques, le tout dans une ambiance familiale.

On finit de parcourir la partie nord du Chili par la « Valle del Encanto » traversée par une petite rivière, composée de saules pleureurs, cactus et autres gros rochers, tout à fait magique ! Entre 2000 av. jc. et 500 ap. jc. des civilisations ont marqué leur passage ici. Lieux de culte et spirituels, cette mini vallée semble avoir inspiré plus d’un peuple. On peut y voir aujourd’hui de nombreux pétroglifes sympathiques et des trous de mortiers dans les pierres.

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